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Titre du blog : Jean et Taous Amrouche
Auteur : mouloud
Date de création : 11-08-2013
 
posté le 14-08-2013 à 00:38:12

Racines

Maison natale des Amrouche

 

 


 

 

 

 


 

 

 

 

 

Racines

 

Sur la minuscule place du village

Une femme, de voiture, descend.

On peut lire sur son visage

Toute la peine qu’elle ressent.

Je viens dit-elle de l’autre rivage,

Je réponds à l’appel de mon sang .

C’est comme un vrai pèlerinage

Pour mon cœur convalescent.

 

Marguerite Taous Amrouche.

 

La jeune femme belle et racée

Dit : je ne suis point étrangère.

Même si je vous parle en français

C’est là le pays de grand-mère.

Je suis à la recherche du passé

Dont nous devons tous être fiers.

Son histoire ne peut être effacée

Si nous restons tous solidaires.

 

Marguerite Taous Amrouche.

 

Les enfants n’ont pas entendu

Parler de cette illustre dame.

Dans son village,elle est inconnue ;

N’est ce pas là  un véritable drame.

L’amnésie et l’oubli ont hélas vaincu

L’esprit  des hommes et des femmes.

Son souvenir tendre s’est perdu

Comme brûlé par les flammes.

 

Marguerite Taous Amrouche

 

 Interrogeons les anciennes pierres,

Cherchons sa trace  sur les murs,

Hélas  même dans le vieux cimetière

On ne trouve pas  sa sépulture,

Et dans les manuels scolaires

Son nom est frappé de censure

Taous ! oh toi l’ange de lumière

Éclaire nos mémoires obscures.

 

Marguerite Taous Amrouche.

 

 Une vénérable vieille de passage,

Dos voûté et visage parcheminé,

Avec son doigt, trouva le courage

De nous montrer où Taous est née.

Une maison envahie d’herbes sauvages

Hantée par les défuntes années.

C’est un dur et offensant outrage

Que de la laisser ainsi abandonnée.

 

Marguerite Taous Amrouche.

 

Pourquoi veut-on effacer la trace

De cette grande dame de Kabylie,

Elle n’a fait que défendre sa race

Et sauver sa culture de l’oubli.

Érigeons sa statue sur chaque place,

Et que son souvenir soit anobli.

Nous devons tous lui rendre grâce

En revalorisant ses chants et ses écrits.

 

Marguerite Taous Amrouche.

   

 N’oublions pas Fadhma Ath Mansour

Qui malgré son long exil,

N’a ménagé aucun effort

Pour lui transmettre la culture kabyle.

Des monts du Djurdjura et des Babors,

Elle a puisé une moisson fertile.

Taous et sa mère nous ont légué un trésor ;

A nous d’en faire œuvre utile.

 

J’ai composé ce poème, avec rage,

Pour honorer la région d’Ighil-Ali ;

Une façon aussi de rendre hommage

A Mouhouv  Amrouche et Malek Ouari :

Des hommes libres, à la plume sage,

Qui dans leur cœur  ont porté la patrie.

Leurs œuvres sont des héritages,

Des trésors de notre chère Kabylie.

  

Marguerite Taous Amrouche