Jean Amrouche naît le 6 février 1906 en Algérie, sur le versant nord de la vallée de la Soummam, dans l'un des villages de la commune d'Ighil Ali (Petite Kabylie), mais à cause d'un temps neigeux, n'est déclaré à l'état civil que sept jours plus tard[<abbr>réf.</abbr> souhaitée].
En 1910, sa famille, christianisée et francisée2, quitte l’Algérie alors « française » pour s'installer en Tunisie (en ce temps-là sous protectorat français), plus précisément à Tunis, où elle obtient la nationalité française3. En 1921, après de « brillantes études secondaires »3 au collège Alaoui2, il entre à l'École normale de Tunis, puis en 1924, part exercer comme instituteur à Sousse3. Finalement reçu en France à l'École normale supérieure de Saint-Cloud, il y étudie pendant trois ans à partir de 19254. Il est ensuite professeur de Lettres dans les lycées de Sousse, Bône et Tunis, où il se lie avec le poète Armand Guibert, et publie ses premiers poèmes en 1934 et 1937. Pendant la Seconde Guerre, il rencontre André Gide à Tunis, et rejoint les milieux gaullistes à Alger.
Jean Amrouche est, de février 1944 à février 1945, à Alger, puis de 1945 à juin 1947 à Paris, le directeur de la revue L'Arche, éditée par Edmond Charlot, qui publie les grands noms de la littérature française (Antonin Artaud, Maurice Blanchot, Henri Bosco, Joë Bousquet, Roger Caillois, Albert Camus, René Char, Jean Cocteau, André Gide, Julien Green, Pierre Jean Jouve, Jean Lescure, Henri Michaux, Jean Paulhan, Francis Ponge …).
Jean Amrouche réalise simultanément de très nombreuses émissions littéraires, sur Tunis-R.T.T. (1938-1939), Radio France Alger (1943-1944), et surtout Radio France Paris (1944-1958), dans lesquelles il invite des théoriciens (Gaston Bachelard, Roland Barthes, Maurice Merleau-Ponty, Edgar Morin, Jean Starobinski, Jean Wahl), des poètes et des romanciers (Claude Aveline, Georges-Emmanuel Clancier, Pierre Emmanuel, Max-Pol Fouchet, Jean Lescure, Kateb Yacine) et des peintres (Charles Lapicque).
Il est l'inventeur d'un genre radiophonique nouveau dans la série de ses entretiens, notamment ses 34 Entretiens avec André Gide (1949), 42 Entretiens avec Paul Claudel (1951), 40 Entretiens avec François Mauriac (1952-1953), 12 Entretiens avec Giuseppe Ungaretti (1955-1956).
Après avoir été mis à la porte de Radio France, en novembre 1959 par Michel Debré, Premier ministre de l'époque, alors qu'il sert d'intermédiaire entre les instances du Front de libération nationale algérien et le général de Gaulle dont il est un interlocuteur privilégié, Jean Amrouche ne cesse à la radio suisse, Lausanne et Genève, de plaider de 1958 à 1961 la cause algérienne. Il meurt d'un cancer quelques semaines après l'accord du cessez-le-feu.